Optimiste de nature, aujourd’hui je souhaite néanmoins passer un coup de gueule avec une question posée : Y aura-t-il encore des producteurs de légumes normands demain ?

Nos producteurs de légumes sont confrontés de plein fouet à une hausse des charges sans précédent. Energie, engrais, emballages, main-d’œuvre… Aucun poste n’est épargné ! Le coût de l’énergie a ainsi connu une augmentation fulgurante : + 39 % en un an pour le gaz naturel, + 115 % pour le GNR, + 6 % (grâce au bouclier tarifaire !) sur l’électricité, et le coût de l’emballage n’est quant à lui pas en reste. Enfin, sur les 12 derniers mois, les engrais ont enregistré une hausse de plus de 100 %, et que dire des plastiques agricoles ! A la hausse du coût de nos matières premières, s’ajoute l’impact de la hausse du SMIC, notre production légumière étant fortement utilisatrice de main-d’œuvre. L'ensemble de ces hausses entraîne, selon les produits, une augmentation de 15 à 30 % de nos coûts de production. Toutes ces hausses, nous nous retrouvons à devoir les assumer seuls, ce qui est inacceptable et pourrait conduire inéluctablement à la disparition de notre profession !

Aujourd’hui la grande distribution s’obstine à refuser de prendre en compte ces hausses dans le prix payé aux producteurs. Quant au Gouvernement, il est aux abonnés absents pour accompagner concrètement la profession dans son développement face aux contraintes agro-socio-environnementales. Les producteurs se sentent méprisés, abandonnés face aux discours qui, depuis la crise sanitaire, ne cesse de marteler l’importance de reconquérir la souveraineté alimentaire de notre pays où ceux qui n’évoquent la défense du revenu des agriculteurs, n’ont que comme objectif la préservation de leur image auprès des électeurs, auprès des consommateurs.

Alors à la question, « y aura-t-il encore des producteurs de légumes normands demain ? », au rythme où vont les choses, il est difficile de l’affirmer…il est grand temps de réagir et d’agir !

Cédrick GALLOT

Directeur Groupe GPLM

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